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Le développement psychique des premières semaines.

Dernière mise à jour : 27 nov. 2020



On l’a vu dans l’article consacré à la naissance, cette dernière représente une première expérience de rupture que doit vivre le nouveau-né : rupture thermique, alimentaire, de l’enveloppe contenante…

Le « manque », lié à la fin du maintien de l’équilibre vital par le biais du cordon ombilical entraine l’apparition du « besoin ». Cet aspect est perceptible à travers les cris et besoins du nourrisson.

Le nouveau-né va ainsi faire l’expérience de nouveaux vécus corporels et émotionnels. Il se trouve alors dans un état de grande vulnérabilité. Il va devoir apprendre à se créer (et à l’ajuster) une barrière protectrice contre les « contraintes » intérieures et extérieures pour être en capacité de s’y adapter. Si elle est trop mince, le bébé n’a pas la possibilité de se protéger contre les intrusions. Si elle est trop épaisse, elle ne lui permettra pas de faire les bonnes expériences.

La mère va alors jouer le rôle de « pare-choc ». Elle trie et filtre les stimuli qui arrivent à son bébé. La « préoccupation maternelle primaire » va lui permettre de « penser les pensées de son bébé » pour donner du sens et mettre des mots sur les sensations et émotions incompréhensibles que vit l’enfant, ce qui va l’apaiser.

Cela-dit, le nouveau-né est doté de compétences qui lui sont propres. Il a des perceptions sensorielles, des compétences motrices et une capacité à reconnaitre et manifester ses besoins, même s’il n’en a pas conscience. Il les exprime par des cris et des mouvements spécifiques, rapidement identifiables par ses parents. C’est le début de la période sensori-motrice décrite par Piaget, dont la première phase correspond aux comportements réflexes.

Le psychisme du bébé est alors basé sur des pulsions : un état de tension interne (la faim/le stress), qui doit être satisfait (alimentation/détente), via un objet pulsionnel (le sein/le pouce) pour supprimer cet état de tension. Pour Freud, par la naissance, le nourrisson entre dans le stade oral (rapport important à la zone buccale entre l’enfant et son environnement)

Mais c'est également l'âge de la toute-puissance. Il y a existence d'une conscience sans qu'elle puisse pour l'instant se rattacher à une identité ni même à un corps. La conscience du nouveau-né n'a pas accès à ses propres limites physiques et encore moins accès à l'existence des autres.

Pour se développer, le psychisme du nouveau-né va s'appuyer sur les toutes premières traces de souvenir positif pour contrebalancer le fait d'être submergé d'angoisses diverses. Dans cette période, parce que la satisfaction dépasse, normalement, l'insatisfaction, le psychisme infantile va s'identifier comme étant une expérience positive. C'est ce sentiment de bien-être qui va permettre une suffisamment bonne intégration des limites de son corps et une densité psychique suffisante pour faire émerger un Moi.

L’intégration de ces expériences permettra au Moi de se constituer en une personne différenciée de l’extérieur. Cette personnalité est basée sur le ressenti d’un « Moi corporel », d’où l’importance de la contenance. Il est important d’éviter l’insécurité du bébé, qui l’empêche d’être présent à la relation.

La structuration du psychisme du bébé repose donc sur un sentiment continu d’exister, qui représente sa sécurité de base. Il faut ainsi accorder une grande importance à la qualité du soin à la fois relationnel et corporel.


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Cindy Consigny

Infirmière Puéricultrice

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